En investiguant la figure de la nymphe, personnage mythologique mineur, zone de l’anatomie sexuelle féminine et métaphore de l’affect, Taos Bertrand propose une traduction de l’expérience trans féminine.
Au sein d’une scénographie inspirée du monde médical et du monde du cruising, elle propose une étude de la coupure et de sa cicatrisation où images digitales, matières plastiques et flux physiques font apparaitre de nouvelles formes morphologiques du visage humain aux confins de la nature et de la technologie. Dans un espace scénique reproduisant la survisibilité des espaces capitalistes, le corps de la nymphe est traversé de jouissances fulgurantes, de formes balletiques batardes, d’états de grace altérés aux prises avec les murmures de la rue et les troubles psychiques.
Dans ce nouveau solo chorégraphique, il s’agit ici d’expérimenter la nature comme une résistance au travail, pour reprendre les termes de la philosophe américaine Mc Kenzie Wark : “Nature is a resistance in labor”. Par le récit d’une naissance, la nymphe apparait alors sirupeuse comme le miel, assez tendre pour employer la grâce comme remède au ressentiment.